À la hussarde : Les Désenchantés, d’Alain Cresciucci

Géricault, Trompette de hussards d'Orléans

Géricault, Trompette de hussards d’Orléans

Les Désenchantés, Alain Cresciucci, Fayard, 2011

On ne peut pas lire l’ouvrage du professeur Cresciucci sans penser à celui de François Dufay, Le soufre et le moisi, qui rencontra, à sa parution, un certain succès. Leur objet ? Les fameux « hussards » de la littérature française, ce regroupement informel de talents dont la principale caractéristique, si l’on en croit leur légende, fut de tenir, à droite de l’échiquier politico-littéraire, une forme de ligne de résistance dégagée et fringante contre les pesanteurs théoriques de l’avant-gardisme artistique et de l’engagement intellectuel sartro-camusien. La critique, qui a besoin d’étiquettes et de classifications linnéennes, a retenu, parmi bien des auteurs aux positionnements similaires, quatre noms principaux : Jacques Laurent, Roger Nimier, Antoine Blondin et Michel Déon. Ces auteurs sont aujourd’hui, à en croire les idées reçues, indissociables. Lorsque paraîtra, un jour prochain, le volume de la « Bibliothèque de la Pléiade » consacré à Roger Nimier, je gage que la plupart des critiques convoqueront les « hussards » pour introduire leur papier. Et pourtant, ces quatre hommes n’ont jamais été physiquement réunis, tous, au même endroit, au même moment. Ils n’ont pas défendu de conception théorique ou artistique commune de la littérature. Ils n’ont jamais écrit de manifeste « hussard ». Ils n’ont jamais mené de procès en excommunication contre leurs adversaires. Ils n’ont pas fondé de revue, même si leurs contributions se retrouvèrent fréquemment aux sommaires des revues de la Table ronde, Arts ou La Parisienne. S’ils se respectaient les uns les autres – il suffit de relire les éloges de Nimier à propos des romans de Laurent et de Blondin pour s’en convaincre – ils ne formaient ni un groupe, ni une amicale, ni une coterie, simplement une conjonction de styles. Les différences entre ces quatre écrivains comptent bien moins, selon la légende, que leurs similitudes. D’autres écrivains, comme Stephen Hecquet, Kléber Haedens, Roland Laudenbach, François Nourissier, Michel Mohrt ou Félicien Marceau, auraient pu figurer dans ce courant « hussard » ; l’histoire littéraire, un peu myope avec ses commodes simplifications, en a décidé autrement. M. Cresciucci se situe d’emblée, par le titre même de son ouvrage, dans une optique démystificatrice. Ceux qu’il appelle Les Désenchantés sont bien les fameux « hussards » de la critique ; apparentés au camp des vaincus de la dernière guerre, cyniques et amusés, revenus de tout, ils ne croient en rien, et surtout pas en leur œuvre. La littérature est pour eux un moyen commode et ludique de vivre dans ce monde : on y raconte des histoires, on s’y amuse, on se désennuie, on joue avec les mots et l’on choque, à droite (un peu) et à gauche (beaucoup). Parce que la gauche prétend avoir le monopole de la gravité et de l’inquiétude historique, la droite s’empare de celui de la légèreté et de la frivolité. En évoquant ce ludique hédonisme, peut-on vraiment parler de « Hussards » ? M. Cresciucci s’interroge sur la pertinence de cette appellation. Il raconte comment naît, prospère et se dissout un courant informel dont l’existence est étroitement liée à l’état politique, culturel et littéraire de la France des années cinquante. Bien plus que François Dufay, le professeur Cresciucci englobe l’aventure « hussarde » dans une histoire plus vaste, celle de la France de l’après-guerre, avec laquelle elle est consubstantiellement liée. Son ouvrage constituerait presque une histoire de la droite littéraire de l’après-guerre… si, toutefois, l’auteur croyait entièrement à l’application de cette commode classification politique dans le champ littéraire, surtout à l’encontre d’auteurs qui se sont tous, plus ou moins explicitement, réclamés d’un apolitisme certain (mais l’apolitisme n’est-il pas le pudique moyen de dire son opposition à la gauche – l’appartenance à la gauche est toujours revendiquée fièrement par ceux qui s’en prévalent – et, donc, d’avouer son orientation à droite ?).

Même si Michel Déon, désormais nonagénaire, vit encore à l’heure où j’écris ces lignes, et que Blondin et Laurent ont vécu respectivement jusque 1991 et 2000, M. Cresciucci borne son étude entre 1944 et 1962. 1944 ? Les Alliés reprennent Paris ; la guerre civile de la République des Lettres, commencée dès 1940, en un dérisoire arrière-plan de la tragédie historique, renverse son cours ; la collaboration intellectuelle, triomphante aux temps de l’Ordre Nouveau, se disperse pour échapper à ses juges et à ses bourreaux ; le C.N.É, avec ses résistants de toujours, ses anciens déportés, mais aussi ses ralliés prudents et ses opportunistes, publie ses listes de proscription, ces auteurs compromis avec lesquels il ne faudra frayer sous aucun prétexte. Aucun « hussard », bien sûr, n’y figure ; aucun n’a même 25 ans. Roger Nimier est un jeune étudiant parisien, lecteur acharné et déjà écrivain en devenir ; Antoine Blondin vit en Autriche, où le S.T.O. l’a envoyé travailler dans une usine ; Jacques Laurent occupe de modestes fonctions à la Propagande vichyssoise où l’on s’apprête à le charger de la préparation d’une hypothétique passation de pouvoir officielle entre le Maréchal et le Général ( !) ; Michel Déon, le plus engagé, secrétaire particulier de Charles Maurras depuis deux ans, s’apprête à reprendre sa liberté et à quitter le vieux directeur de l’Action française, désavoué par l’histoire. Pour la droite littéraire, à laquelle, quoi qu’on en dise, se rattachent ces quatre hommes, s’ouvre une période complexe : l’épuration fait plusieurs victimes réelles (Brasillach en est la figure de proue ; le reste est du menu fretin) et la Libération impose le silence à quelques plumes bien connues, dont les degrés de « collaboration » et de pactisation avec l’ennemi sont fort variables (Céline, Rebatet, Chardonne, Morand, Giono, Guitry, etc.). S’il n’y a temporairement plus de place dans le champ littéraire pour la droite, il y a, en revanche, bien des places à prendre à droite. De jeunes auteurs, sans passé trop voyant, peuvent en profiter ; c’est leur histoire que narre M. Cresciucci. Elle s’achève prématurément, à la fin de 1962. La guerre d’Algérie, qui a polarisé le débat intellectuel, est terminée ; le temps de l’aventure s’achève pour une France embourgeoisée, ou plutôt moyennisée, que dépeint le Perec des Choses ; la croissance économique nourrit le gaullisme triomphant ; la France, rassasiée d’histoire, s’endort pour six ans et la droite anti-gaulliste, noyautée par l’O.A.S., affaiblie par les victoires du général, s’isole, se divise, se disperse. 1962 signe la fin d’une époque. Nimier vient de se tuer dans un accident de voiture, à 37 ans à peine ; Jacques Laurent n’écrit plus guère, sous son pseudonyme de Cecil Saint-Laurent, que des romans populaires et libertins ; Antoine Blondin, entre deux Tours de France couverts pour L’Équipe, se noie dans l’alcool et erre, de plus en plus hagard, dans Saint-Germain ; Michel Déon s’exile, loin de la vie parisienne, sur une île grecque. La fête « hussarde », désengagée, cynique et hédoniste, s’achève. Leurs succès à venir des années 70 ne sont déjà plus des manifestations de l’esprit « hussard » originel et juvénile.

La légende est bien connue, quelques lignes suffiront à en rappeler l’origine. En décembre 1952, le jeune écrivain Bernard Frank, dans un article critique (et polémique), publié par les sartriens Temps Modernes et intitulé « Grognards et hussards », observe l’émergence et le succès d’un groupe informel de jeunes écrivains « hussards ». Qualifiés aussi de « fascistes » (épithète fort commode pour disqualifier sans effort), ces auteurs sont protégés par une vieille garde conservatrice d’académiques « grognards », dont Mauriac – qui s’en détachera très vite – apparaît être encore la figure de proue… La charge, virulente et drôle, étonne d’autant plus, rétrospectivement, qu’un lecteur contemporain aurait tendance à classer Bernard Frank, pour son style, son dandysme désabusé et sa virulence polémique, parmi les « hussards ». Si l’étiquette de « fascistes », aux évidentes visées provocatrices, ne s’est pas imposée, celle des « hussards » en revanche est restée. Que recouvre cette étiquette selon Frank ? Contre une forme de doxa de gauche, socialiste ou communiste, le « hussard » est de droite ; le « hussard » prétend n’être pas inféodé politiquement, moyen fort commode de faire oublier ses sympathies droitistes, ses amitiés de vaincu, ses affinités réactionnaires ; le « hussard » est trop jeune pour avoir réellement collaboré ou joué un rôle important pendant la guerre, mais ses admirations n’excluent ni les grands noms de la vieille garde collaborationniste (Fraigneau, Morand, Chardonne) ni les écrivains en délicatesse avec l’idéologie de la Résistance (Montherlant, Giono, Aymé) ; le « hussard » n’est pas sérieux comme Camus, pas philosophe comme Sartre, pas sectaire comme Beauvoir, pas gaulliste comme Malraux, pas communiste comme Aragon ; le « hussard » affirme ne pas croire en la politique, même s’il lui arrive d’écrire dans des revues qui en font, à droite ou à l’extrême-droite ; le « hussard » prône une littérature désengagée, d’aventures et de plaisir et, par là, refuse les pesanteurs des romans à thèse ou des théories d’avant-garde, bref, il défend l’autonomie de la littérature ; le « hussard », nécessairement jeune, monte en première ligne à tout propos en dédaignant la prudence, vertu des tièdes ; le « hussard » se réclame autant de la vivacité de Stendhal que de l’esthétique des maîtres d’avant-guerre, versant morandien, phrase sèche, cynisme et esprit provocateur à l’appui ; le « hussard » refuse la mythologie sartrienne de l’engagement et se moque des raideurs théoriques des jeunes maîtres du « Nouveau Roman » ; le « hussard », hédoniste, aime penser qu’il écrit sans filet, qu’il est libre de se moquer du consensus mou né de la Libération ; en réalité, selon M. Cresciucci, le « hussard » n’existe pas vraiment. Il constitue une facilité de l’histoire littéraire, un moyen commode de la comprendre en réunissant après coup des auteurs dissemblables, en sélectionnant quelques-uns de leurs traits communs. Pour François Dufay, l’aventure « hussarde », réelle, était née d’un jeu d’influence « gagnant-gagnant » entre de jeunes écrivains de droite, ambitieux, et deux maîtres tombés en disgrâce dans l’immédiat après-guerre (Paul Morand, ancien ambassadeur de Vichy, exilé en Suisse puis au Maroc ; Jacques Chardonne, éditeur compromis par ses textes et ses amitiés). L’aventure des « hussards » naissait du souhait des premiers de s’imposer dans le champ littéraire et des seconds d’y revenir. À la fin, chacun y avait gagné : une mouvance de droite littéraire, conservatrice et radicale, était identifiée, organisée et de nouveau susceptible de prendre la parole ; les jeunes étaient célèbres et les anciens respectés ; la gauche n’avait plus le monopole de la littérature.

Les Désenchantés tend à montrer que la relecture de François Dufay n’est pas totalement exacte. Le professeur Cresciucci n’insiste guère sur Paul Morand et Jacques Chardonne, qui n’apparaissent ici, malgré leurs liens avérés avec les « hussards » que comme des partenaires fort lointains, des conseillers de l’ombre plutôt silencieux. La correspondance nourrie entre Nimier et ses deux aînés tend pourtant à renforcer la crédibilité de la thèse de François Dufay, que marginalise volontiers l’auteur des Désenchantés. Reconnaissons néanmoins que les liens d’influence proprement littéraires entre Chardonne et les Hussards n’apparaissent pas spontanément à la lecture de leurs œuvres respectives. M. Cresciucci semble ne pas croire à la thèse Dufay du marchepied, selon laquelle chacun des deux camps se sert de l’autre pour monter (ou revenir en grâce). Pour M. Cresciucci, les « hussards » sont, avant d’être l’agent volontaire des rancunes de deux atrabilaires, un produit d’époque, un signe de reconnaissance des fifties au même titre que la 4CV ou que Martine Carol. Ils ne se comprennent, ne s’envisagent, individuellement, qu’en lien avec la société française et la petite société parisienne des lettres. Le chapitre consacré à l’émergence du Saint-Germain bohème (et les silences de la mythologie existentialiste de ce quartier) est aussi passionnant que celui consacré à la naissance de la Nouvelle Vague, même s’ils peuvent donner la fausse impression d’éloigner le lecteur du sujet. L’étude des réseaux « droitiers » est intéressante : la véritable plaque tournante de la renaissance de la droite littéraire semble bien avoir été Roland Laudenbach et ses éditions de la Table Ronde, repère, encore aujourd’hui, des vestiges de la droite littéraire. En ouvrant la perspective, là où François Dufay la refermait, Les Désenchantés donne une véritable profondeur historique au panorama littéraire. Il ne s’agit plus seulement de petites inimitiés ou de grandes amitiés ; de méchancetés ou de renvois d’ascenseur ; de guerres ou de paix littéraires ; mais de l’étude du mode de fonctionnement plus global d’une sociabilité littéraire, le tout raconté sans pédantisme malvenu, et avec une légère sympathie.

M. Cresciucci montre que l’étiquette de « hussards », qu’aucun des quatre auteurs n’a vraiment revendiquée, ne recouvre guère qu’une communauté d’attitudes (et encore), de comportements et d’amitiés plutôt qu’une communauté de positions esthétiques et littéraires. Il note également, sans beaucoup se tromper, que ces hommes n’ont pas matérialisé toutes les promesses que leur entrée fracassante en littérature avait pu susciter. Nimier écrit, très vite, avant trente ans, cinq ou six romans désenchantés et cyniques, avant de se limiter au journalisme et à l’édition. Rien n’indique que sa mort prématurée a considérablement amputé son œuvre de fiction. Jacques Laurent publie en 1948 Les Corps tranquilles un grand livre sternien, polyphonique et fantaisiste, d’une immense variété de registres, qui passe entièrement inaperçu ; il bascule ensuite dans le journalisme, le cinéma et l’écriture commerciale de romans policiers ou de séries historico-libertines d’aventure, sous le nom de Cecil Saint-Laurent (les fameux Caroline Chérie). Son talent et sa productivité lui permettent de mener grand train mais cette double identité, ce double positionnement ne contribuent pas à sa réputation dans le milieu lettré français (qui déteste le mélange des genres entre, pour reprendre les mots de l’anthropologue Philippe d’Iribarne, « le vil et le noble »). Épisodiquement, avec des pastiches, des romans à son nom (Les Bêtises), des souvenirs (Histoire égoïste), des essais (Paul et Jean-Paul, qui assimile méchamment Sartre (de gauche) et Bourget (de droite) à une même catégorie de romanciers à thèse), Jacques Laurent rappelle son véritable talent littéraire au public lettré. Sa gloire est néanmoins aujourd’hui aussi incertaine que sa survie éditoriale posthume. Antoine Blondin connaît le succès avec l’Europe buissonnière et Un Singe en hiver, écrit dans des revues radicales (Rivarol), puis s’aventure sur les terrains, peu respectables, du journalisme sportif littéraire et, plus glissant, de l’alcool, en quête de son éphémère et trompeuse camaraderie. Enfin Michel Déon, le moins clinquant, oscille entre l’écriture régulière de romans nés, aux dires des critiques les moins bienveillantes, d’un laborieux acharnement plus que d’un véritable talent, et des longs séjours à l’étranger qui le mettent à l’écart des modes, des tocades et des réputations parisiennes. Les auteurs proches, Stephen Hecquet, Michel Mohrt, Roland Laudenbach, ne connaissent pas des carrières plus brillantes, même si leurs réputations paraissent un temps bien établies. L’histoire de cette droite littéraire est celle d’un échec relatif. « Les Hussards » se retrouvent dans une conception libre et individualiste de l’existence, d’une plaisante irresponsabilité ; ces hommes privés d’adolescence demeurent dans l’incertitude d’une jeunesse prolongée, à contre-courant d’une époque où la jeunesse affecte encore le plus grand sérieux ; l’absence d’esprit théorique les conduit à rester à l’écart des mouvements littéraires mieux charpentés qui nourriront les programmes d’agrégation ultérieurs et obtiendront, à défaut du succès public, la reconnaissance symbolique et institutionnelle qui garantit la postérité. Quelle reconnaissance intellectuelle peut-on obtenir en France en étalant sa virtuosité dans L’Équipe à propos des succès de Louison Bobet ou de Charly Gaul dans le Tour de France, en écrivant les scénarios de films plus ou moins de bas de gamme pour cinéastes dépassés ou en s’affichant aux bras de Martine Carol ? Le principe de plaisir les aura conduits à des choix discutables. Le jansénisme et l’ardeur théorique du Nouveau Roman, puis du telquelisme le plus radical n’auront aucun mal à rayer du panorama littéraire sérieux l’inégale production « hussarde », reléguée au rang de curiosité littéraire pour universitaire hétérodoxe (Marc Dambre par exemple).

Malgré son affection pour Blondin, dont il est un spécialiste, le professeur Cresciucci n’hésite donc pas à tirer un bilan très mitigé des réussites « professionnelles » de ces écrivains : leur talent incontestable leur donne le goût de la facilité, leur permet une commode paresse ; leur refus du sérieux les mène parfois à la superficialité ; leur manque d’exigence personnelle et leur goût du luxe les orientent vers des positions et des travaux peu propices à leur ménager une place d’exception dans l’histoire littéraire. Alors que l’existentialisme d’un côté et le Nouveau Roman de l’autre insistent, austères, sur leur armature théorique, leur sérieux, leur réflexivité, les « hussards » soumettent tout au principe du plaisir, du trait facile, de la petite phrase sèche et définitive. L’Université, jamais effrayée par l’ennui ou par la radicalité, absconse ou rigoriste, consacre autant Camus que Simon, Sartre que Butor, mais ne trouve pas chez les « hussards » la profondeur, la matière et la sévérité janséniste qu’elle affectionne. Il demeure pourtant une leçon « hussarde », de liberté et de plaisir, d’élégance et de style. Quelques écrivains ultérieurs sauront s’en souvenir pour leurs propres travaux et pérenniseront ainsi la légende de cette école si incertaine. On les appellera, dans les années 80, les « néo-hussards ». Existent-ils encore ? À une époque paradoxale de surproduction littéraire et d’assèchement du lectorat cultivé, une époque oublieuse où ne peuvent survivre, parmi les anciens romans – et anciens équivaut à la dernière décennie – que les livres précédés d’une solide réputation, consacrés par la classe et les facultés, et, de ce fait, toujours disponibles en poche, la survie des « Hussards » ne tient plus guère qu’à cette étiquette un peu sulfureuse qui ramène à eux (pour combien de temps ?) les jeunes anars de droite et les apolitiques contemporains.